Le grand Moustaki s’est éteint la nuit du mercredi à jeudi à Nice où il vivait au calme depuis plusieurs mois. Le 3 mai dernier, il avait fêté ses 79 ans, mais le cœur n’y était plus. Sa vie avait basculé il y a quatre ans, le 8 janvier 2009 à Barcelone, quand sur la scène du Palais de la musique, il fut contraint de renoncer à aller au bout de son concert.
Il a chanté la révolution, l’amour, la liberté. Georges nous donnait la joie de vivre, mieux encore, l’envie de vivre.
D’origine grecque, il est né en Alexandrie le 3 mai 1934. Guiseppe fut son vrai nom et Joseph «Youssef», son prénom.
Ses parents étaient juifs grecs de langue judéo-italienne originaires de l’île de Corfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif, grec, turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la chanson française.
Venu à Paris en 1951, il exerce la profession de journaliste, puis de barman dans un piano-bar, ce qui l’amène à fréquenter des personnalités du monde musical de l’époque. Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir, et c’est pour lui une révélation. Il n’aura de cesse par la suite de faire référence à son maître, allant jusqu’à adopter son prénom.
En 1958, il rencontre Édith Piaf, pour laquelle il écrira une de ses chansons les plus connues, Milord. Il aura avec elle une relation fougueuse, mais courte. Tout au long des années 1960, il se positionne comme un compositeur parolier pour les grands noms de la chanson française comme Yves Montand, Barbara et surtout Serge Reggiani.
Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands succès : “Sarah”, “Ma solitude”, Joseph et “Ma liberté” ou encore “La Longue Dame brune” qu’il interprète alors en duo avec Barbara. Sa devise est «l’homme descend du songe».
Adieu le métèque, adieu Sarah, adieu le révolutionnaire, adieu le vrai….
Chapeau bas, repose en paix Georges !
M.E.L