Professeur de langue française, à la retraite, Leila Mezghanni a réussi une préparation innovante de la confiture, à travers le mélange de nouvelles composantes «peu connues», comme la composante de la confiture du citron, de la bergamote et de la pomme.
Elle utilise aussi la bergamote, rare sur le marché, connue pour ses vertus en tant que remède pour le cœur, et prépare la confiture de figue de barbarie avec la pistache et le thym, constituant ainsi un mélange unique en son genre.
Mezghanni pleine d’énergie, ambitionne de développer son projet et de mieux le commercialiser sur le marché local et pourquoi pas à l’étranger, surtout qu’elle suit des méthodes traditionnelles dans la préparation de la confiture, tout en utilisant de diverses variétés de fruits et excelle dans l’emballage du produit dans des bocaux en verre. 70 ans, a avancé que son «projet est inédit. Il a démarré en juin 2014, depuis que ses voisines lui ont demandé de préparer de la confiture d’abricot”. Face à la forte demande sur ses produits, elle a décidé de développer cette idée de projet et s’est adressée à l’institut de la nutrition afin d’obtenir un certificat de conformité aux normes de qualité pour ses produits, après avoir procédé aux analyses nécessaires en avril 2014.
Elle a choisi «le goût d’antan » comme appellation à son produit, au vu des méthodes traditionnelles qu’elle a adoptées. «Cela nous rappelle au goût qu’on a savouré étant petit, à l’instar de la confiture de grenade, de sésame, de fraises et d’abricot».
Mezghanni projette de préparer de la compote pour nourrissons surtout que ses produits sont naturels et ne contiennent aucun conservateur ni de «gélatine», sauf un ajout de 10% seulement de sucre. Pour elle, il est inconcevable d’importer de la compote pour bébé de marques internationales alors qu’en Tunisie nous disposons de toutes matières premières nécessaires. Elle a pointé du doigt l’absence de cadre législatif spécifique à ce produit, pour les industriels locaux.
Abir Derbali jeune gérante du groupement de développement agricole à Zelfane (Kasserine), surnommé “le sultan des fruits”, a pour sa part, vanté avec enthousiasme “le goût exquis” et “les multiples vertus” des figues de barbarie et présente aux visiteurs les produits du groupement tels que le “ROBB” (mélasse) ou encore la confiture confectionnées à partir des figues de barbarie.
Le groupement qui regroupe 47 femmes agricultrices s’inscrit dans le cadre du projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir. Une autre agricultrice Zohra Ghiloufi, membre de l’URAP de Kébili s’est plainte de la manière dont sont exportées les dattes puisque les grands exportateurs tentent de maîtriser le marché “pour affaiblir l’agriculteur et l’obliger à vendre à des prix dérisoires entre 1,8 D et 2,2 D”, pour ensuite les revendre au triple de leurs prix dans d’autres gouvernorats.
Elle a affirmé la détermination des petits agriculteurs à lutter contre ses pratiques et ce en récoltant les dattes et les stockant dans des unités frigorifiques ou en les vendant aux commerçants libyens.