“16 jours d’activisme seront organisés du 25 novembre en cours au 10 décembre 2017 pour lutter contre toutes formes de violence faites aux femmes “, a annoncé jeudi Néziha Laabidi, ministre de la femme, de la famille et de l’enfance.

Lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère à Tunis, Néziha Laabidi a signalé que cette campagne qui, démarre à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et prend fin le jour de célébration de la journée mondiale des droits de l’homme, est un appel à la communauté nationale et internationale à se mobiliser pour dénoncer toutes formes de violence contre la femme. Cette campagne forme aussi une invitation à trouver les solutions radicales pour éradiquer ce phénomène qui a des retombées négatives sur la femme, la famille et l’ensemble de la société, a-t-elle affirmé.

La ministre a fait savoir qu’une convention collective de prise en charge des femmes victimes de violence sera signée, en marge de la campagne, avec les ministères de la justice, de la santé, de l’intérieur et des affaires sociales. Cette convention sera, a-t-elle dit, un moyen d’intensifier la campagne de communication sur la loi visant l’élimination des violences faites aux femmes en Tunisie.

Dans ce contexte, Néziha Laabidi a souligné que cette loi adoptée par le parlement au mois de juillet dernier entrera en vigueur début 2018, rappelant qu’elle a été élaborée en concertation avec les composantes de la société civile et toutes les structures intervenantes en se basant sur une vision globale pour lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes.

Elle a, par ailleurs, indiqué que les efforts sont actuellement axés sur l’élaboration des textes d’application de ce texte de loi traduit en français, en anglais et en braille au profit des personnes aux besoins spécifiques.

La ministre a aussi fait remarquer que le département œuvre à multiplier le nombre des centres d’accueil des femmes battues dans les différentes régions du pays notant qu’il n’existe actuellement que 5 centres à Tunis, à Jendouba, à Gafsa et à Kairouan.

Elle a, en outre, annoncé le lancement de la campagne ” Ommi Selma “, en référence à la vieille dame victime de viol à Kairouan et qui a trouvé la mort suite à cet incident.

” La campagne ” Ommi Selma ” aura lieu dans les différentes régions du pays et dans les marchés hebdomadaires pour sensibiliser le maximum de femmes à leurs droits tels qu’inscrits dans la loi sur l’élimination des violences faites aux femmes en Tunisie “, a indiqué la ministre.

Des sessions de formation seront organisées dans le cadre de cette campagne au profit des cadres du ministère, du personnel des centres d’accueil des femmes victimes de violence et des personnes chargées de l’écoute de du numéro vert des femmes battues.

A noter que selon les dernières statistiques, 47,6% des femmes tunisiennes âgées entre 18 et 64 ans ont été victimes, au moins une fois dans leur vie, d’une violence physique ou morale.

La violence physique est la forme la plus courante (31,7%), suivie de la violence morale (28,9%), la violence sexuelle (15,7%) et la violence économique (7,1%).


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