R.A est une touriste qui a séjourné dans notre pays chez son amie tunisienne du 1er au 5 juin. Amoureuse de la Tunisie, elle n’a pas manqué de relever les différences de comportement et d’attitudes de certains tunisiens entre 2011 et aujourd’hui.
La Tunisie s’est fermée sur elle-même avec la montée islamiste et l’apparition du phénomène de la prédication rétrograde et intolérante venues d’ailleurs. De pays où l’hypocrisie sociale est devenue la règle. En Tunisie, nous avons l’impression que de nombreuses personnes qui n’avaient pas osé révéler leur posture islamiste arriérée et surannée ont profité de la «démocratie » pour afficher leur volonté d’imposer un modèle sociétal fermée et intolérant.
Ci-après le témoignage de la touriste : Edifiant !
« Je suis venue passer une petite semaine de vacances chez Sonia du 1er au 5 juin 2017. Je suis française et c’est la troisième fois que je viens en Tunisie. Nous avons fait déjà beaucoup de visites et j’aime ce magnifique pays. Sonia m’avait précisé que c’était le mois du Ramadan lors de ma venue mais je n’y voyais pas de problème sachant que le peuple Tunisien est ouvert et accueillant. Malheureusement, je n’imaginais pas un tel changement entre ma première venue en 2011 et maintenant. Je sais que pendant ce mois saint, de nombreux restaurants, cafés et commerces ont une activité moins intense en journée et que la ville “tourne au ralenti”. Je respecte totalement cela. Je pensais quand même trouver quelques restaurants et cafés ouverts pour me reposer entre les visites comme il était possible de trouver “sans problème” en 2011. Cela n’a pas été le cas ! Nous avons dû chercher un glacier à la Marsa et le seul ouvert était tenu par des non Tunisiens… qui ont gentiment accepté que je mange à l’intérieur de la boutique. Je suis pour la liberté et je vois que petit à petit, la mienne et celle des Tunisiens qui ne jeûnent pas n’est pas respectée.
Un autre exemple, l’arrivée à El Haouria, nous étions un groupe d’amis filles et garçons. Pour rejoindre le port de l’hôtel, nous souhaitions tous monter dans le coffre à l’air libre du 4×4. Tristement, seuls les garçons ont pu être assis à l’arrière, nous, les filles avons dû rester à l’intérieur du 4×4 “par respect pour les villageois pour ne pas “casser” leur jeûne”… Quel accueil !
Enfin, j’ai même honte d’écrire ce dernier témoignage : le dernier jour, avant de repartir à l’aéroport, nous sommes allés à Sidi Bou Saïd. Je portais du noir, un t-shirt, un short et une longue veste couvrante jusque sous le genou. J’estime que ma tenue était correcte mais visiblement certains commerçants/habitants/piétons ont trouvés intéressants de commenter et de nous insulter lors de notre promenade. J’ai entendu les commentaires et j’ai demandé à Sonia de me traduire ce que les personnes disaient. Comment un homme peut-il dire à sa petite fille “celle-là tu lui craches dessus !” en parlant d’une touriste qui vient découvrir le pays et la culture tunisienne. J’ai été choquée par cette attitude, je prône le respect et la liberté de chacun. Je pense que par faiblesse, ils n’auraient rien dit si nous étions accompagnées de nos copains tunisiens. En tant que femme libre, je continuerai à m’habiller ainsi et à me balader avec mon amie, toutes les deux… en espérant que la situation n’empire pas et que ça ne devienne pas dangereux !
Je souhaite préciser que sur la plage à Hammamet et à El Haouria, j’ai pu être en maillot de bain bikini sans problème, chacun a le droit de se vêtir comme il veut, je n’ai ressenti aucune pression et c’est pour cette liberté que j’aime la Tunisie.
Je ne retiendrai que les meilleurs moments !
Amel Bel Hadj Ali