La société tunisienne continue encore de produire des normes sociales traditionnelles qui cautionnent la violence faite aux femmes, révèle une étude intitulée “Les représentations sociales masculines des violences faites aux femmes”.
Menée par le Centre de Recherches, d’Etudes, de documentation et d’information sur la Femme (CREDIF) et financé par le Fonds des Nations unies pour la population, cette étude présentée lors d’un point de presse tenu, mardi, au siège du CREDIF, a ciblé des jeunes de 18 à 25 ans et des hommes de 35 ans et plus.
Ces hommes sont issus de différents milieux sociaux et professionnels. Ils habitent le Grand Tunis, Bizerte, Monastir, Médenine, Béja et Siliana.
Samira Ayed, Professeur de sciences sociales a indiqué que cette étude a permis de démontrer que les mentalités peinent à changer et que les valeurs patriarcales prédominent encore et tendent à exposer les femmes à différents types de violences et à les cautionner.
D’après l’étude, les groupes d’hommes interviewés légitiment cette violence par le fait que les femmes les poussent à en user, et ce, pour “négligence familiale” ou pour “comportement irresponsables”.
Selon eux, le responsable des agressions sexuelles est la femme, car en portant des tenues “indécentes”, celle ci ne fait qu’attirer et provoquer l’homme.
Bon nombre des sondés reconnaissent seulement la violence corporelle ou conjugale en tant que formes de violence et pensent que les médias contribuent à renforcer l’image de la femme rebelle qui ose entrer en confrontation avec l’homme.
L’étude révèle, également, qu’un groupe de jeunes hommes actifs dans la vie associative a des représentations plus objectifs des droits de la femme et se disent opposés à toute forme de violence.
Dans une déclaration à la TAP, La sou-directrice des Etudes et de l’Observatoire, Sonia Ben Jemia a mis l’accent sur la nécessité de réviser les modes d’éducation au sein de la société tunisienne et à mettre en place des stratégies à même de faire face au phénomène de légitimation et du cautionnement de la violence exercée contre la femme.
Les résultats définitifs de cette étude, a-t-elle fait savoir, qui s’inscrivent dans le cadre du programme “Egalité” soutenu par l’Union européenne seront publiés en mars 2018.
Selon elle, cette étude vise à diagnostiquer la situation de la violence exercée contre la femme dans les sociétés.
Sonia Ben Djemia, n’est pas la Directrice Générale du CREDIF, elle est sou-directrice des Etudes et de l’Observatoire, prière de rectifier. Merci
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