Nous l’avions vue, comme toujours, obstinée, résistante, grande voix de la liberté, un regard de feu mêlant espoir et volonté : Aminata était présente au Forum social mondial qui s’est tenu à Tunis, elle a scandé haut et fort son «non» au libéralisme, et nous a fait part de son inquiétude quant à l’invasion militaire française au Mali.
Ces paroles-là, comme dans les régimes dictateurs despotiques, lui ont valu l’interdiction d’octroi du visa. Elle a donc payé cher la taxe de la liberté d’expression.
Il est à noter qu’Aminata Dramane Traoré a pris position en faveur du président zimbabwéen Robert Mugabé dans la gestion de son pays, considérant que ce qu’on reproche au dictateur (la faillite de l’économie, le non-respect des droits de l’Homme, l’appauvrissement de la population) serait dû en grande partie à la politique menée par l’ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, et au non-respect de ses engagements.
Aminata Traorée n’ira pas en France ! Invitée pour débattre sur son livre “L’Afrique mutilée” paru en mai 2012. Le débat a eu lieu le samedi 20 avril 2013, au bistrot l’Anti Seiche à Noyal-Châtillon-sur-Seiche aux alentours de 17h mais hélas, sans la présence d’Aminata, car tout ce qu’ellea obtenu c’est un vulgaire sauf-conduit pour participer à la Conférence de Berlin.
Une question mérite d’être posée: qui a pris la décision d’empêcher Aminata d’assister au débat? La liberté d’expression dans le pays “Droits de l’Homme”, en l’occurrence la France, serait-elle à revoir?