La première académie des femmes chefs d’entreprises a été lancée, jeudi à Tunis, en présence de femmes tunisiennes, chefs d’entreprises, d’experts économiques et de représentants de l’organisation internationale du travail (OIT).
Raoudha Ben Saber, présidente de la chambre nationale des femmes chefs d’entreprises (CNFCE), a indiqué que l’académie des femmes chefs d’entreprises est le fruit d’une collaboration entre la CNFCE et l’OIT.
Selon Ben Saber, l’académie œuvrera à travers, l’organisation d’ateliers de formation, à renforcer la notoriété de la CNFCE en tant qu’acteur privilégié dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin, à consolider les capacités de la CNFCE dans l’acquisition de nouvelles connaissances théoriques et pratiques et à initier les jeunes à l’entrepreneuriat.
Pour sa part, Mohamed Ali Deyahi, directeur du bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb a souligné que la première académie des femmes chefs d’entreprises sera d’un grand apport pour l’amélioration des compétences des femmes chefs d’entreprises.
De son côté, la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Samira Merai a rappelé le faible taux d’employabilité des femmes en Tunisie qui ne dépasse pas 20% contre 53% à l’échelle mondiale.
Elle a fait savoir que son département a mis en place un programme national pour soutenir l’entrepreneuriat économique féminin afin de porter à 35% le taux de participation de la femme à la vie économique dans la plan de développement 2016-2020 contre 28% actuellement.
A l’occasion du lancement de l’académie des femmes chefs d’entreprises, une conférence débat sur “la relation du travail entre la flexibilité et la sécurité et pour des emplois décents”, a été organisée dans le cadre du premier cursus de formation intitulé “la conformité sociale”.
Des experts ont souligné, à cette occasion, l’importance de l’adéquation entre la flexibilité du travail et la garantie du travail décent pour le travailleur.
Dans son intervention, Eric Oechslin, conseiller principal à l’OIT a cité, à ce propos, le modèle danois qui garantit la flexibilité dans le recrutement pour les chefs d’entreprises tout en assurant la protection sociale pour le travailleur licencié.
“Ce modèle offre au travailleur licencié la sécurité sociale, une indemnité de chômage à hauteur de 80% de son salaire et un programme d’accompagnement et d’orientation professionnelle”, a-t- il dit.
De son côté, Khelil Ghariani, membre du bureau exécutif de l’UTICA, a appelé à assouplir la législation tunisienne pour soutenir la création d’emploi.