Le nombre des personnes vivant avec le VIH/sida s’élève, en Tunisie, à 1830 jusqu’au 31 octobre 2017, sur un ensemble de 2475 cas déclarés depuis 1985, date d’apparition du 1er cas porteur de ce virus en Tunisie, a révélé, jeudi, la coordinatrice du programme nationale de lutte contre le sida et des maladies sexuellement transmissibles au ministère de la Santé, Hayet Hamdouni.
“La moitié des cas de VIH enregistrés en Tunisie sont des personnes dont la tranche d’âge est comprise entre 25 et 44 ans”, a souligné Hamdouni, lors d’une table ronde organisée au siège du ministère, faisant savoir que les relations sexuelles non protégées représentent le principal mode de transmission de ce virus.
Vient ensuite, a-t-elle dit, la transmission par le sang, qui passe par l’utilisation de seringues déjà utilisés et qui concerne essentiellement les personnes qui se droguent par voie intraveineuse, ajoutant que la transmission de la mère à l’enfant représente 3% par an.
S’appuyant sur les estimations du programme des Nations Unies de lutte contre le Sida, la responsable au ministère de la santé a indiqué que le nombre des cas déclarés ne représente que 60% du nombre réel des personnes vivant avec le sida en Tunisie.
A cet égard, elle a appelé à la nécessité d’intensifier les opérations de dépistage précoce notamment dans les régions intérieures afin de déceler les 40% cas restants.
Hamdouni a, par ailleurs, démenti dans une déclaration aux médias, les informations selon lesquelles les traitements contre le sida seraient en rupture de stock, affirmant qu’ils sont disponibles et gratuits.
Et d’ajouter que 33 laboratoires et 25 centres d’orientation et de dépistage anonyme sont à la disposition des malades afin de mener les analyses et examens nécessaires.
Selon le représentant du programme conjoint onusien de lutte contre le sida en Tunisie, Lassad Soûa qui s’est basé sur les rapports internationaux de 2016, 36.7 millions de personnes sont atteints de cette maladie dont 45% ont eu accès à un soin.
Et d’indiquer que le nombre des cas enregistrés au niveau de la région MENA s’élève à 230 mille personnes dont 24% seulement ont accès au traitement.
Soûa a fait savoir que 1.8 millions de nouveaux cas sont enregistrés chaque année dans le monde, soit une baisse de 11% par rapport à 2010.
Par ailleurs, 18 mille nouveaux cas sont enregistrés dans la région MENA, soit une baisse de 4% par rapport à 2010.
Le responsable du programme s’est dit “préoccupé” par l’augmentation du taux des décès dus au sida dans la région MENA et qui est estimé à 19%, expliquant cette situation par une défaillance au niveau du système de dépistage précoce.
Cela est, également, dû à l’inaccès des malades au traitement car, selon lui, ils sont souvent exposés à la stigmatisation sociale.
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Santé, Imed Hammemi a révélé que les efforts seront déployés afin de mettre en œuvre la décentralisation en matière d’intervention dans la lutte contre le sida, et ce, en impliquant le secteur privé afin de fournir le soutien social aux catégories les plus démunies.
Il a, également, appelé à adopter une approche participative afin de fournir les ressources matérielles et humaines nécessaires afin de mettre en œuvre les plans en matière de lutte contre ce virus et à faire face aux stigmatisations sociales.