Si vous êtes parents, vous entendez sûrement le pédiatre vous parler fréquemment de rhinopharyngite, alors que vous croyez que votre enfant souffre de grippe. Mais, vous n’avez aucune idée de quoi il s’agit exactement. Voici une explication bien détaillée de cette maladie très fréquente chez les enfants :
C’est quoi la rhinopharyngite ? La rhinopharyngite est appelée communément «rhume». Généralement, c’est une affection bénigne fréquente chez l’enfant. Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse de l’étage supérieur du pharynx, appelée « rhinopharynx» ou «cavum» où se trouvent les végétations adénoïdes. Elle est fréquemment associée à une atteinte nasale. L’enfant pourrait la contracter dès l’âge de 6 mois. Elle est récidivante et atteint son pic de fréquence à l’âge de 8 ans.
En effet, les petits peuvent la contracter jusqu’à 13 fois par an. Alors que les adultes souffrent de seulement deux à trois rhumes par an.
Par ailleurs, il existe la rhinopharyngite sous sa forme aiguë et qui constitue l’infection respiratoire la plus courante chez les enfants ; et surtout les nourrissons. Vu que les voies respiratoires du bébé sont petites, toute obstruction causée par l’œdème ou des mucosités devient sérieuse. Malheureusement, la répétition d’épisodes aigus constitue les formes chroniques apparaissant sur un continuum inflammatoire ; à partir de cinq semaines consécutives d’évolution. Ainsi, l’enfant subfébrile et asthénique ronfle la nuit et dort très mal. Elle est favorisée par le froid rendant les organismes plus vulnérables. Donc, elle apparaît à partir du 15 octobre jusqu’à la fin du mois de décembre.
Quelles sont les causes des rhinopharyngites ? La rhinopharyngite peut être d’origine bactérienne ; mais ses principaux agents pathogènes sont des virus : rhinovirus, coronavirus, adénovirus, virus respiratoire syncitial… En effet, il existe au-delà de 200 virus pouvant provoquer une rhinopharyngite chez l’enfant. De plus, les allergies, la carence en fer ou le reflux gastro-oesophagien représentent tous des facteurs favorisant l’apparition de la rhinopharyngite.
Pour la forme aiguë de cette maladie, les agents responsables sont les virus suivants: des myxovirus (Para influenzae, Influenzae, Syncitial…) ; des adénovirus ; des entérovirus et des rhinovirus. Evidemment, c’est une maladie contagieuse qui se transmet facilement, par les objets manipulés par l’enfant ou par un simple contact avec d’autres enfants atteints. Il faut savoir aussi que le malade reste contagieux durant toute la période du traitement.
Quels sont les symptômes des rhinopharyngites ? L’enfant atteint de rhinopharyngite présente souvent les signes suivants : une fièvre dépassant 38,5 °C, une inflammation du pharynx, une gorge rouge et douloureuse, un écoulement nasal parfois purulent, des éternuements et une obstruction nasale, de la toux, courbatures et irritabilité. Chez le bébé, l’obstruction des narines empêche souvent la tétée; et ses ganglions lymphatiques cervicaux et sous-angulo-maxillaires augmentent de volume. Le nourrisson souffre de vomissements et d’une diarrhée, si la rhinopharyngite est aiguë.
Comment évolue-elle ? Cette pathologie, si elle est bénigne, elle cesse dans un délai de 7 à 10 jours. Toutefois, des complications infectieuses secondaires peuvent surgir, en l’absence de traitement et de surveillance ; telles l’otite moyenne aiguë, la sinusite, mastoïdite, abcès cérébral, trachéo-bronchite, broncho-pneumopathies, pleurésies…
Quels sont les traitements des rhinopharyngites ? D’après les études comparatives, les antibiotiques n’ont aucun effet sur la rhinopharyngite. De plus, les inconvénients de l’antibiothérapie sont nombreux, tels les troubles digestifs, les allergies et surtout le développement de résistances… En revanche, en cas de surinfection bactérienne ou de complications, ils deviennent indispensables.
Sachez, alors, que le traitement de la rhinopharyngite est essentiellement symptomatique. Il passe par : l’hydratation, une température et hygrométrie ambiante (autour de 21°C), un mouchage et lavage fréquent des fosses nasales avec du sérum physiologique, des antipyrétiques-antalgiques pour baisser la température, des décongestionnants locaux, du repos, le fait de fractionner les repas pour éviter de le fatiguer…
Comment prévenir la rhinopharyngite ? Les enfants gardés en crèche sont quatre fois plus menacés de développer une infection par rapport à ceux gardés par une nourrice. Par ailleurs, il faut éviter à l’enfant le tabagisme passif, lui accorder une alimentation équilibrée, lui assurer une hygiène nasale quotidienne (lavage des fosses nasales, mouchage fréquent), éviter la présence d’animaux domestiques à l’intérieur de chez soi et préserver une humidification de la chambre de l’enfant.
Sonia Ben Jaballah