Du 3 au 29 février a lieu l’exposition Signes de Rencontre au Centre National d’Art Vivant de Tunis. Les oeuvres du peintre italien Agostino Ferrari et du peintre tunisien Nja Mahdaoui se feront face. Une oeuvre sera également créée pour l’occasion.
Ils se sont posés là, au milieu de la salle du Centre National d’Art Vivant de Tunis et ils ont commencé à travailler. Ils n’ont pas parlé. Ils se sont juste concentrés sur l’essentiel. Ils ont travaillé au développement de l’art et au rapprochement des peuples, avec un stylo et une grande toile. Agostino Ferrari, peintre italien a regardé Nja Mahdaoui, peintre tunisien, à l’oeuvre.
Nja a passé ses mains au dessus de la toile, comme pour sentir ses vibrations, sa présence, comme pour apprendre son espace. Il a reculé, avancé, balayé du regard la toile et, d’un coup, a posé sa main sur la surface et avec des gestes nets et précis, a marqué la toile de ses calligraphies. Un travail comme une danse. Des silhouettes d’encre figées à jamais.
« Pour moi Nja est le plus grand maître du monde de l’abstraction, car ce n’est pas seulement de la calligraphie, explique Martina Corgnati, la curatrice et coordinatrice de l’exposition Signes de Rencontre. Agostino Ferrari est un grand maître du signe aussi. Nous avons pensé qu’ils pouvaient travailler ensemble sur une toile. »
En plus de réunir deux artistes à la carrière fournie, l’exposition est l’occasion pour un jeune cinéaste italien, Matteo Bernardini, de venir tourner un film documentaire sur la Tunisie actuelle, vue via les yeux des artistes.
« La culture est très importante parce qu’elle parle, il n’y a pas que la politique et l’économie qui existent. Donner une voix à la culture et à l’art permet de ne pas oublier les valeurs humaines, termine Md Corgnati. »
Et c’est effectivement l’humain qui sera au centre de cette exposition, puisque Agostino Ferrari a voulu venir présenter ses oeuvres en Tunisie pour permettre un échange et un travail entre créateurs des deux rives.
Signe de Rencontre, organisée en collaboration avec l’Istituto Italiano di Cultura, du 3 au 29 février, au Centre National d’Art Vivant de Tunis, Le Belvédère.
Sana Sbouai