Sajida al-Richawi est Irakienne de 44 ans, la sœur de Samer Moubarak al-Rishawi, le bras droit d’Abou Moussab al-Zarqaoui, qui était le chef d’Al-Qaida en Irak et «l’émir» de la province d’Al-Anbar.
Elle était emprisonnée en Jordanie depuis 2005 et condamnée à mort pour avoir pris part à une série d’attaques dans des hôtels jordaniens le 9 novembre 2005 et qui avaient fait à l’époque plus de 57 morts. La majorité des victimes étaient des Jordaniens invités pour la plupart à une réception de mariage. Après son arrestation en 2005, Rishawi est apparue à la télévision d’Etat, se confessant qu’elle avait pris part aux attaques terroristes.
“Mon mari a fait exploser sa bombe, et j’ai essayé de faire exploser la mine, mais j’ai échoué”.
Les attentats d’Amman avaient été revendiqués par Abou Moussab al-Zarqaoui, chef d’Al-Qaïda en Irak qui a été tué dans un raid aérien américain en juin 2006. Son groupe a été un précurseur de l’Etat Islamique, et le frère de Rishawi, Samir al-Rishawi Atruss, a été tué, lui aussi, en Irak.
Malgré ces informations et détails, rien ne peut justifier la raison pour laquelle Sajida al-Richawi est si importante pour l’Etat islamique surtout que les autorités jordaniennes détiennent un autre haut responsable d’Al-Qaïda condamné lui aussi à mort pour sa participation à des attaques à l’encontre des citoyens jordaniens au cours de la dernière décennie. Et pourtant,
Dans une émission réalisée par la radio Al-Bayan, qui transmet les commandes de l’Etat Islamique, décrivait Rishawi comme “notre sœur” demandant sa libération, elle seule, en plus d’une somme d’argent, en échange de la liberté de Kenji Goto, l’otage japonais détenu avant d’être tué. La radio a émis une nouvelle demande: la libération de Sajida sans exiger de l’argent pour sauver la vie de Goto. L’EI a insisté sur la libération de «leur sœur».
Après l’exécution de Goto, les terroristes voulaient échanger Richawi avec le pilote jordanien Moath al-Kassasbeh qu’ils détiennent.
Hassan Abou Hanieh, un expert des groupes islamistes, explique que Richawi «est très importante, parce qu’elle appartient à une importante tribu sunnite et parce qu’elle est sunnite et parce qu’elle est d’Al-Anbar», la province occidentale de l’Irak contrôlée aujourd’hui en grande partie par l’EI. Rishawi est en outre «la sœur d’un ancien émir (au sein d’Al-Qaïda) et lieutenant de Zarqaoui tombé en martyr… L’EI veut Rishawi et personne d’autre pour l’importance morale et symbolique».
Les analyses et les explications sont mitigées sur le sujet.
Nous nous demandons si la structure de l’EI s’est autant affaiblie et fissurée dernièrement pour s’obstiner autant sur la libération de Rishawi, un simple symbole moral de victoire, où c’est juste une stratégie pour la libéré et/où la réduire en silence.
Sajida al-Richawi fut exécutée le 4 février 2015 par la Jordanie suite à l’exécution du pilote jordanien, Moath al-Kassasbeh.