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Présentant son nouvel ouvrage intitulé “les violences à l’égard des femmes: les lois du genre”, lors d’une conférence nationale sur les violences à l’égard des femmes et des filles, Sana Ben Achour a appelé à la révision du code du statut personnel pour en enlever toute disposition qui peut donner un avantage et un privilège masculin ( l’obligation de la dot (le prix d’usage du corps de la femme, l’infériorisation des femmes par la loi successorale, l’interdiction aux Tunisiennes de se marier à un non musulman…)
“Les violences à l’égard des femmes sont fréquentes, banalisées, quotidiennes multiformes, dans tous les espaces (publics et privés) et sont excusées par la société”, a-t-elle dénoncé faisant observer que le CSP a reconfiguré la famille la transformant de famille patriarcale à famille conjugale mais ce changement a été toutefois fondé sur le principe patriarcal (l’article 32 du CSP institue le mari en tant que chef de famille).
“60 ans après la promulgation du CSP, il faut aujourd’hui demander une réforme courageuse pour aller vers la démocratie, l’égalité et la liberté”, a-t-elle souligné indiquant que les lois discriminatoires sont un ferment de violences qui se nourrissent de la puissance et de la domination des uns sur les autres.
L’intervenante a aussi appelé à travers son ouvrage, publié par le réseau euro-méditerranéen des droits humains, à la révision de l’ensemble de partie relative aux personnes du code pénal adopté en 1913.
“Ce code est devenu obsolète et ne correspond plus aux attentes des Tunisiens et des Tunisiennes”, a-t-elle soutenu faisant remarquer que ce code dans l’ensemble de sa partie relative aux personnes reproduit l’ordre public patriarcal.
“Le droit pénal doit changer de ligne de mire pour protéger les droits humains des personnes”, a-t-elle dit.
Et d’ajouter, “droit pénal est reproducteur des inégalités et donc de l’ordre public patriarcal qui fait que les femmes sont victimes de violences justifiées et légitimées au nom du patriarcat”, a-t-elle précisé.
Sana Ben Achour a, en outre, souligné l’importance de la loi intégrale sur la violence à l’égard des femmes actuellement en cours d’élaboration indiquant qu’une “bonne loi juste et égalitaire qui lutte contre les violences permettra aux plus faibles de se sentir égaux”.

A noter que l’ouvrage “violences à l’égard des femmes: les lois du genre” comporte trois chapitres. Le premier est intitulé les lois de la famille un ferment de violence de genre, le deuxième les lois pénales de l’ordre public patriarcal et le troisième concerne le plaidoyer pour la loi intégrale contre les violences de genre.

 

Rédaction avec TAP

 


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